• Lorie George

     

    Lorie George : « A la boucherie, on rigole un peu tout le temps ! »

    Lorie, 18 ans, en 3ème année d’apprentissage de bouchère-charcutière, nous présente son métier. Sa passion ne se limite pas à sa boucherie : elle est investie dans sa vallée pour développer la race d’Hérens.

     

    Gazette du Tsené : Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? Est-ce un rêve d'enfant ou en lien avec quelqu’un de la famille ?

    Lorie : Pas du tout. J'ai fait beaucoup de stages dans plusieurs domaines, par exemple vétérinaire, maçon et est arrivé le métier de boucher. J’ai essayé et j'ai adoré.

    Gazette du Tsené : Est-ce que des personnes critiquent votre choix ? Par exemple votre famille, votre hiérarchie ou même les clients ?

    Lorie : La famille, les amis non. Ça peut surprendre, une fille qui fait bouchère, mais il n'y a pas de critiques. Au contraire, ils sont tous heureux que de plus en plus de femmes se lancent dans des métiers comme ça. Chez les clients, je peux avoir de temps en temps quelques remarques sur le fait que je sois une fille, mais pas beaucoup.

    Gazette du Tsené : Quel genre de remarques ?

    Lorie : Par exemple, ça m'est déjà arrivé qu'une personne plutôt âgée refuse de se faire servir par moi parce que je suis une fille. Mais c'est vraiment très peu de personnes.

    Gazette du Tsené : Est-ce que ce travail est dur physiquement et psychologiquement ? Est-ce que ça vous perturbe de voir des animaux morts ?

    Lorie : Oui, c'est un peu dur physiquement, mais je dirais que ça l’est autant pour un homme. Il n’y a rien qui me perturbe vraiment. Le plus dur reste quand même les horaires.

    Gazette du Tsené : Est-ce que vous êtes la seule femme de la boucherie ?

    Lorie : Non, on est 3 femmes dans la boucherie, toutes les trois à la vente. Je suis celle qui fait le plus d'heures.

    Gazette du Tsené : Comment ça se passe avec vos collègues ?

    Lorie : Avec mes collègues, ça se passe plutôt bien. Ils sont assez ouverts d'esprit, je trouve. On rigole bien. Il y a une bonne ambiance. Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes.

    Gazette du Tsené : Avez-vous un projet de carrière pour plus tard ?

    Lorie : Oui je voudrais ouvrir ma propre boucherie dans mon village. Je compte aller faire le tour de la Suisse, me faire un peu d'expérience et ouvrir ma propre entreprise.

    Gazette du Tsené : Qu’est-ce qui est nécessaire pour ce métier ?

    Lorie : C’est une bonne question. Je pense qu’il est nécessaire d’avoir un minimum de condition physique. Il faut avoir un peu d’ouverture d’esprit. La bonne humeur, c’est le principal et surtout il faut être motivé.

    Gazette du Tsené : Avez-vous une anecdote liée à votre métier ?

    Lorie : Je n’ai pas vraiment d’anecdote qui me vient à l’esprit. Mais je remarque que lorsque ce sont des femmes qui viennent à la vente, elles sont heureuses de voir une femme qui se lance dans ce métier. On ne penserait pas, mais ce sont surtout les personnes les plus âgées. Elles sont étonnées, mais dans le bon sens.

    A la boucherie, on rigole un peu tout le temps. Alors c’est dur de choisir une anecdote marquante.

     

    Propos recueillis par Maélys